
Le 14 octobre 2012, de nombreux records attribués à Joseph Kittinger qui dataient de 1960 tombent en un seul événement grâce à l'exploit de l'Autrichien Félix Baumgartner :
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le saut le plus haut ;
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le saut le plus long en chute libre ;
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la plus haute ascension en ballon (39 km) ;
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la plus grande vitesse en chute libre jamais atteinte par un être humain (1357 km/h) ;
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le saut le plus haut effectué en parachute.
Cette date n'est pas anodine, elle fait référence à l'histoire de l'aviation. Soixante cinq ans plus tôt jour pour jour, Chuck Yeager franchit pour la première fois le mur du son, un exploit sans précédent pour l'époque. Leur ancien détenteur, Joseph Kittinger, se trouve être le mentor de son successeur. En effet, il a partagé son expérience avec ce fanatique de sensations fortes pour monter ce projet fou. Subventionné par Red Bull à hauteur de 50 millions d'euros, ce record fait le tour du monde immédiatement, assurant ainsi une bonne publicité à cette célèbre marque autrichienne dont la devise se vérifie : « Red Bull donne des ailes ».
Cette formidable expérience n'était pas sans risque car les chances de survie étaient estimées par certains à environ 50%. Cependant, loin de là l'idée que ce saut résulte d'un coup de tête, Félix Baumgartner s'est entraîné durant cinq ans pour réaliser cette prouesse humaine qui nécessite un corps d'athlète résistant et un mental d'acier contre le stress, d’autant qu'il souffre de claustrophobie dès lors qu'il est enfermé dans une combinaison. S'y ajoute une prouesse scientifique car ce saut a dû prendre en considération un grand nombre de contraintes telles que la température extrême qu'il a pu atteindre -71° Celsius, la pression et de la densité de l'air dans la stratosphère qui varient fortement en s'éloignant de la Terre, mais aussi la gravité (presque inchangée avec l'altitude donc négligeable) et le poids. Autant de problèmes physiques à résoudre.
C'est pourquoi l'équipement était une question primordiale. Ainsi, une combinaison lourde de 40 kg, hautement technologique lui a tout simplement évité la mort, empêchant littéralement son corps d'éclater par évaporation des liquides, le protégeant en même temps des températures glaciales et l'approvisionnant exclusivement en oxygène.
Des essais en extérieur ont été nécessaires afin de concevoir ce saut mais leur nombre a été réduit en raison des conditions climatiques pas toujours au rendez-vous. Le test le plus important a été un saut réalisé à l'altitude de 29 600 mètres. Au total, environ sept années ont été consacrées à la préparation de cet exploit.
Malgré le nombre, l'importance et l'aspect spectaculaire des records enregistrés, nous sommes amenés à nous interroger sur l'utilité scientifique de toutes ces expériences.
Ce jour-là, au dessus du ciel du Nouveau-Mexique aux États-Unis, interdit pendant un moment au trafic aérien, le parachutiste de 43 ans Félix Baumgartner se laisse tomber de sa capsule sophistiquée, placée en orbite à 39km d'altitude. Le premier homme a être monté aussi haut dans un module s'élevant grâce au plus gros ballon gonflé à l'hélium ayant existé, effectue la plus longue chute libre de l'Histoire, pendant 4 minutes et 20 secondes durant lesquelles il atteint la vitesse maximale de 1357 km/h. Il franchit ainsi le mur du son. Par la même occasion, il effectue la plus longue chute en parachute de 4 minutes 58 secondes et la plus haute depuis l'altitude de 2566 mètres. Cette multitude de records révèle donc la complexité du saut, composé d'une phase d'accélération, puis de turbulences contre lesquelles il faut lutter pour ne pas perdre le contrôle et enfin d'une phase de décélération.
